Accompagner les émotions de son enfant : mode d’emploi

7 avril 2025

Accompagner les émotions de son enfant - Coach parental

Maya

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Les émotions, ce n’est pas toujours simple à gérer… et encore moins quand ce sont celles de son enfant. Colères, pleurs, cris ou silences : en tant que parent, on peut vite se sentir débordé, impuissant, ou même agacé. Pourtant, accompagner les émotions de son enfant, c’est un vrai levier pour construire une relation saine et sécurisante. C’est aussi lui offrir une base solide pour grandir, apprendre à se connaître, et se sentir compris.

Alors comment faire concrètement ?

Par où commencer ?

Je vous guide pas à pas, avec des clés simples, des exemples concrets, et beaucoup de douceur pour accompagner les émotions de votre enfant 💛

Comprendre les émotions : la base pour mieux accompagner

Avant de vouloir “gérer” les émotions de votre enfant, il est essentiel de comprendre à quoi elles servent. Une émotion, c’est un message. Elle informe d’un besoin, d’un malaise, ou d’une envie. Elle n’est ni bonne ni mauvaise : elle est. Et chez les enfants, elle est souvent très (très) intense… parce que leur cerveau est encore en construction.

Prenons un exemple simple : votre enfant pleure parce qu’il ne veut pas aller se coucher. Vous avez peut-être envie de dire « ce n’est rien » ou « arrête de pleurer » – c’est humain. Mais ce que vit votre enfant, c’est une vraie détresse. Peut-être a-t-il peur de rater un moment en famille ? Peut-être a-t-il juste besoin d’un câlin ou de plus de sécurité dans le rituel du soir.

👉 Quand on comprend que les émotions sont là pour signaler quelque chose, on change notre posture : on n’essaie plus de les éteindre, mais de les écouter. Et ça change tout.

Mettre des mots sur les émotions : un super pouvoir parental

Nommer les émotions, c’est permettre à votre enfant de mieux les comprendre, de s’en détacher, et de commencer à les réguler. C’est comme si vous lui donniez un dictionnaire intérieur pour décrypter ce qui se passe en lui.

Par exemple, au lieu de dire « tu fais une crise pour rien », essayez « je vois que tu es très frustré parce que tu voulais encore jouer ». Vous validez son ressenti, sans valider le comportement s’il déborde. Et cette nuance est essentielle.

🧠 Le cerveau de l’enfant, notamment la partie qui gère les émotions (système limbique), n’est pas encore mature. En nommant les émotions pour lui, vous l’aidez à activer petit à petit sa capacité à les gérer seul.

Quelques exemples de phrases utiles :

  • « Tu es triste parce que papa est parti ? »
  • « Tu es en colère parce que je t’ai dit non, c’est difficile de l’accepter. »
  • « Tu as peur, je suis là avec toi. »

Ces petits mots créent un pont entre vous et votre enfant. Ils montrent qu’il est vu, entendu, accueilli ❤️

Répondre de façon adaptée : entre empathie et cadre sécurisant

Accompagner les émotions ne veut pas dire tout accepter. L’idée, c’est de reconnaître ce que l’enfant ressent, tout en posant un cadre. Et ce cadre, il est là pour sécuriser, pas pour punir.

Prenons une situation fréquente : une colère au supermarché. Votre enfant veut un paquet de bonbons, vous dites non, il se met à hurler. Dans ces moments-là, rester calme, c’est déjà un exploit 😅. Mais c’est justement là que votre posture compte.

Vous pouvez dire quelque chose comme :

« Tu es très déçu, je comprends. Ce n’est pas facile. Mais je ne vais pas acheter de bonbons aujourd’hui. Tu peux être en colère, et je suis là. »

➡️ Vous posez la limite (pas de bonbons), tout en validant l’émotion (la déception, la frustration). Vous montrez que les émotions sont bienvenues, mais que certains comportements (casser, taper, hurler sur les autres) ne sont pas autorisés.

Et si votre enfant a du mal à se calmer, proposez-lui un espace ou un temps pour se poser : respirations, câlin, visualisation d’un lieu ressource, chanson douce… Testez, adaptez, et restez souple.

Cultiver un environnement émotionnellement sécurisant

Pour que votre enfant ose exprimer ce qu’il ressent, il a besoin de se sentir en sécurité. Cela passe par vos réactions, bien sûr, mais aussi par le climat général à la maison.

Quelques pistes pour nourrir cette sécurité émotionnelle :

  • Créez des rituels : moments de connexion réguliers (histoire, câlin, jeux).
  • Valorisez l’expression émotionnelle : dites aussi comment vous vous sentez (« Je suis un peu fatiguée aujourd’hui, j’ai besoin de calme »).
  • Montrez que vous êtes humain.e : vous aussi, vous avez des émotions, et vous pouvez vous excuser si vous avez crié ou mal réagi.

🌱 En cultivant ce climat d’acceptation, vous permettez à votre enfant d’apprendre que ses émotions ne sont pas dangereuses. Qu’elles peuvent être vécues, exprimées, traversées. Et qu’il n’est jamais seul face à ce qu’il ressent.

C’est aussi important si vous vivez des moments de troubles en couple, ou que votre enfant voit des signes que votre couple devient de plus en plus malheureux.

Accueillir, nommer, accompagner

Accompagner les émotions, c’est un vrai chemin. Il demande de la patience, de la régularité, et surtout de la bienveillance – envers votre enfant, mais aussi envers vous-même. Parce que non, vous ne serez pas toujours parfait.e. Et c’est OK.

Ce qui compte, c’est l’intention : celle d’être présent.e, d’écouter, et d’apprendre avec votre enfant. Car c’est aussi en accompagnant ses émotions que vous l’aidez à devenir un adulte capable de s’aimer, de comprendre les autres, et de construire des relations saines.

Alors la prochaine fois que les larmes montent ou que la colère explose… respirez. Et rappelez-vous que chaque émotion est une occasion d’apprendre, ensemble 💛